Les taxes de Donald Trump pourraient précipiter Haas F1 dans les bras de Toyota

Si les liens techniques entre Haas et Ferrari restent fondamentaux, notamment en ce qui concerne le moteur et les composants essentiels, un accord récemment signé avec Toyota Gazoo Racing ouvre de nouvelles perspectives.

Ce partenariat, à ce stade encore limité, pourrait s’intensifier dans un avenir proche peut-être en raison de l'impact des nouvelles taxes imposées par Donald Trump sur les affaires du propriétaire Gene Haas.

Haas F1 Team, désormais dirigée par l’ingénieur japonais Ayao Komatsu, arbore un visage plus « nippon » que jamais, renforçant les rumeurs d’une future transformation en écurie semi-officielle, voire en équipe usine Toyota à moyen ou long terme.

Toyota intervient là où Ferrari ne peut pas

Dans une interview au Japan Times, Komatsu a précisé le rôle complémentaire de Toyota : « Notre équipe n’existe pas sans Ferrari, mais ce que Toyota nous apporte ce sont des choses que Ferrari ne peut pas nous fournir à cause des règlements. »

En clair, dans un environnement réglementaire strict qui limite la coopération entre les teams, Toyota peut offrir à Haas un soutien dans des domaines comme le développement aérodynamique, la simulation ou les infrastructures, là où Ferrari est contrainte au silence.

Les taxes de Trump, un timing opportun pour Toyota ?

L’actualité économique pourrait accélérer les choses. La maison mère Haas Automation a récemment annoncé une baisse brutale de la demande de ses produits, aggravée par les nouveaux tarifs douaniers radicaux imposés par Donald Trump. Un contexte qui pourrait pousser Gene Haas à envisager un désengagement progressif de son équipe F1… et ouvrir la porte à Toyota.

Ayao Komatsu ne ferme aucune porte : « Bien sûr que nous réfléchissons au court, moyen et long terme. Mais pour l’instant, nous en sommes encore à apprendre à nous connaître. »

Toyota prudente, mais ambitieuse

Masaya Kaji, directeur de Toyota Gazoo Racing (photo ci-dessus), a tempéré l’enthousiasme en affirmant qu’aucun projet immédiat de transformation de Haas en équipe usine n’est à l’ordre du jour. Néanmoins, son discours laisse entrevoir une ambition plus large.

« Quand nous avons quitté la F1, nous avons fermé la porte à nos ingénieurs, nos mécaniciens, nos pilotes, les empêchant de viser la catégorie reine, rappelle le manager japonais. Aujourd’hui, la motivation des gens est essentielle pour nous. Et pour la technologie, c’est seulement le début. »

Un retour en douceur

Toyota semble donc vouloir éviter les erreurs de son précédent passage en F1 (2002-2009), marqué par des investissements colossaux et des résultats en demi-teinte avec l'une ou l'autre pole position et quelques podiums, mais aucune victoire.

Cette fois, la stratégie est plus subtile : s’implanter progressivement via Haas, capitaliser sur un savoir-faire maison, et peut-être — si les conditions sont réunies — signer un retour en tant que constructeur à part entière autour de 2026, dans le nouveau cycle réglementaire.

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