Andrea Kimi Antonelli, remplaçant de Logan Sargeant dès 2024 chez Williams ?

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Logan Sargeant est-il vraiment en danger imminent ?

Son maintien chez Williams en 2024 était déjà un petit miracle. Auteur d’une première année difficile, marquée par un seul point obtenu à domicile à Austin, Logan Sargeant s’était sauvé les fesses in extremis grâce à une fin de saison où il avait su se montrer plus à son avantage. L’absence de pilotes libres et expérimentés sur le marché avait poussé l’état-major américain de Grove à le conserver dans l’équipe, son passeport aidant également. James Vowles nourrissait malgré tout l’espoir de le voir élever son niveau en 2024 en se montrant plus proche d’Alex Albon. Après cinq manches, c’est un échec cuisant. Le team principal britannique, qui a toujours soutenu son pilote en public, commence à le défendre avec moins d’aplomb. Selon nos informations, il est même déjà en recherche active d’un éventuel successeur pour… cette saison. « En ce qui concerne Logan, ce que je lui ai demandé, c’est que malgré la pression, il s’assure de battre Alex de temps en temps », a glissé le boss de Williams à Miami. Surprise surprise, c’est arrivé en qualification sprint vendredi dernier, mais uniquement grâce à l’annulation du tour d’Albon. En clair, James Vowles ne se précipitera pas pour dire stop à Sargeant, mais il se pare à toutes les éventualités et garde à l’esprit qu’il n’y a pas de temps à perdre.

Andrea Kimi Antonelli mérite-t-il vraiment (déjà) d’aller en F1 ?

Les adorateurs de la F1 un petit peu moins spécialistes des séries juniors doivent bien se demander ce que le paddock de la catégorie reine trouvent de si spécial à Andrea Kimi Antonelli, ce jeune adolescent italien qui réalise un début de saison correct en F2, à défaut d’être exceptionnel, en tout cas du point de vue des résultats. Penser cela reviendrait à ne pas prendre en compte le contexte global de la carrière du natif de Bologne. Actuel 9e de Formule 2, AKA n’a pas encore signé le moindre podium, mais l’impression visuelle qu’il dégage est déjà bluffante, surtout quand on garde à l’esprit le fait qu’il ait sauté la case F3 pour atterrir directement dans l’anti-chambre de la F1. Vainqueur de la F4 italienne et allemande (2022), de la Formule Régionale au Moyen-Orient et surtout de la FRECA l’an passé, l’Italien a dominé tous les championnats auxquels il a pris part depuis le début de sa carrière en monoplace, initiée il y a seulement deux ans. Sur ses trois premières manches de F2, il domine d’ailleurs aux points et en performance pure son équipier redoublant Ollie Bearman, qui avait pourtant bluffé le paddock F1 à Djeddah en remplaçant Carlos Sainz avec brio. Son adaptation express à une voiture très particulière et trois fois plus puissante que ce qu’il avait connu jusque-là, sur des circuits où il n’avait jamais mis les pieds, est assez prometteuse. Et quand on sait qu’il a dernièrement testé la monoplace de 2021 à Spielberg (Autriche), et qu’il a remis ça à Imola au volant de la W13, cela se ressemble quand même beaucoup à une préparation intensive pour la marche supplémentaire…

Andrea Kimi Antonelli finira-t-il la saison de F2 ? © Antonin Vincent / DPPI

L’Italien pourrait-il légalement débuter en F1 dans les prochaines semaines ?

C’est là que ça se complique. Sur le papier, Andrea Kimi Antonelli a tous ses points de superlicence. Il en a même plus qu’il ne le faudrait avec 55 unités, soit 15 de plus que les 40 exigés pour monter en F1. Sauf que depuis l’arrivée de Max Verstappen en F1, la FIA interdit aux pilotes de moins de 18 ans de rouler en Grand Prix. Alors que les rumeurs ont commencé à fleurir sur un potentiel remplacement de Logan Sargeant par Andrea Kimi Antonelli dès la prochaine manche d’Imola, l’Italien n’est toutefois pas autorisé à rouler légalement, puisqu’il n’aura 18 ans que le 25 août prochain. Nos confrères de Canal+ ont révélé qu’une équipe, en l’occurence Williams, avait déposé à la FIA une demande de dérogation dans l’éventualité de faire rouler AKA avant ses 18 ans. Contactée par AUTOhebdo, la FIA nous a confirmé, sans dévoiler l’équipe dépositaire et le pilote concerné, « avoir bien reçu une requête concernant l’âge minimum requis pour la super licence », tout en précisant « qu’il y a des processus à suivre et de multiples personnes et commisions requises afin de voter et de parvenir à un accord éventuel, sachant que cela induirait un changement de règlement ». Il ne devrait donc pas y avoir de dérogation à proprement parler, comme il n’y en avait pas eu dans le dossier Colton Herta lorsque AlphaTauri avait tenté de signer l’Américain pour 2023 malgré le fait qu’il n’ait pas la superlicence, mais un changement de règlement est donc à l’étude. Reste à voir le temps que cela prendra. Quoi qu’il en soit, cela rend l’éventualité de voir AKA rouler dès Imola assez improbable, sans pour autant exclure la possibilité qu’il ne fasse ses débuts en F1 avant ses 18 ans, donc…

Williams est-elle vraiment intéressée par AKA ?

Si elle n’envisageait pas à minima de signer le protégé de Mercedes, Williams n’aurait pas déposé sa demande de dérogation. Il existe des liens historiques entre la marque à l’étoile et l’écurie de Grove, qui ne se sont évidemment pas évanouis depuis que l’ancien bras droit de Toto Wolff est devenu le team principal de Williams. Au contraire même. James Vowles connaît en plus très bien Antonelli, puisqu’il chapeautait, au côté de Gwen Lagrue, l’académie Mercedes ces dernières années. En conférence de presse à Miami, l’ingénieur et patron d’équipe anglais a toutefois tenté de brouiller les pistes avec des propos quelque peu contradictoires, entre bluff et vérité, sans doute pour ne pas saper le moral de Logan Sargeant, alors que ce dernier dispute son Grand Prix à la maison. « Je suis sûr qu’il y a un désir (de voir Antonelli signer, Ndlr), mais pour l’instant, nous avons des problèmes bien plus importants à résoudre que celui des pilotes », lâchait-il en faisant référence au niveau actuel de la voiture.

« En ce qui concerne Kimi, vous devez vous rappeler qu’il y a seulement 20 mois, il était encore dans une Formule 4. C’est un grand, grand pas en avant vers la Formule 1, en si peu de temps… » expliquait-il, avant de poursuivre en changeant encore de discours. « Je n’ai pas parlé à Kimi depuis Abou Dhabi l’année dernière. J’espère que cela remet les choses dans leur contexte. Dans son cas, je ne peux pas vraiment me prononcer sur son niveau. En ce qui concerne son arrivée dans la voiture cette année, j’ai toujours dit depuis le début que c’était une question de méritocratie. Logan doit mériter sa place. Et pour l’instant, il a des objectifs difficiles à atteindre et il doit se rapprocher d’Alex. Mais il n’y a rien de prévu pour le moment pour le remplacer. » Mercedes, de son côté, aurait tout à y gagner, puisque cela lui permettrait de préparer tranquillement sa pépite à Grove, comme elle l’avait fait avec George Russell pendant trois saisons de 2019 à 2021, avant d’en tirer profit pour l’avenir. Après seulement trois courses de Formule 2, ce serait sans doute un peu précoce de voir AKA aller en F1, mais Red Bull regrette-t-elle vraiment d’avoir mis Max Verstappen chez Toro Rosso dès 2015 à seulement 17 ans, sans même l’avoir fait rouler en GP2 ?

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