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01/05/2025 16:03
Pour son retour sur l'asphalte, et sur un rallye où il avait triomphé en 2020 en ERC, Adrien Fourmaux nourrissait de grosses ambitions, mais dès les premiers kilomètres, le Français a compris que son week-end allait être très long.
Engagé dans une lutte interne face à ses coéquipiers champions du monde, le pilote Hyundai aura au moins remporté cette bataille.
Ce rallye des Canaries a été très difficile pour Hyundai, mais au moins, tu as été le plus rapide du côté coréen. Est-ce que c'est comme ça aussi que tu résumes ton week-end ?
"J'ai beaucoup de sentiments partagés forcément. On ne pensait pas ramasser comme ça par Toyota, notamment, car le début d'année avait été bon sur l'asphalte pour nous. Sur les spéciales les plus sèches du Monte-Carlo et du Dévoluy, on était dans le coup, et parfois devant eux, donc c'est difficile à comprendre.Après, nos premiers concurrents restent toujours nos coéquipiers, et sur ce plan-là, je suis plutôt content. Je suis face à deux pilotes qui ont l'habitude de gagner en WRC et ce sont deux champions du monde. Finir devant eux, c'est forcément positif, même si c'était frustrant de se bagarrer seulement pour la coupe Hyundai. Je ne peux clairement pas me satisfaire de ça.Si on oublie le côté performance, ce rallye est vraiment magnifique avec beaucoup de plaisir de pilotage. Les images d'hélico et de drone étaient également magnifiques, et tout le monde a pu en profiter. Pour nous, il ne s'est pas passé grand-chose, donc ce n'était pas le rallye le plus passionnant de ma carrière !"Après une première boucle du vendredi où tu arrives à devancer deux Toyota, tu as perdu quatre places en l'espace de trois spéciales.
"Je n'aurais jamais dû changer de setup le vendredi midi. Avec les changements, c'était compliqué de rester au contact avec un feeling moins bon, et on a perdu trois places en seulement une boucle. J'ai voulu essayer quelque chose pour être plus proche des Toyota, mais au final, j'étais encore plus loin. Mais si je n'avais pas tenté quelque chose, peut-être que je m'en serais voulu."Cette contre-performance est-elle simplement une histoire de réglages ? Tes coéquipiers se sont notamment plaints d'un sous-virage chronique.
"Dès les essais, Ott se plaignait en effet de sous-virage, Thierry aussi. C'était moins le cas pour moi, et c'était déjà comme ça au Monte-Carlo d'ailleurs. Quand il y avait un gros grip, on avait un bon rythme avec les Toyota, mais dès que le grip était faible, on n'était plus dans le coup. Par rapport à ma victoire de 2020, il y a eu pas mal de resurfacage sur les spéciales, et on avait souvent un beau billard devant nous, bien lisse. Sur des routes comme ça, on ne pouvait pas rivaliser."Quel est le problème selon toi alors ?
"C'est un travail à faire sur le chassis et les différentiels. J'avais un différentiel différent du leur avec un peu moins de verrouillage, mais ça n'a pas suffi. Avec la réglementation, on doit fixer notre choix de différentiel le mercredi avant le rallye, et on ne peut plus y toucher ensuite. On a deux rampes de différentiels possibles et plein de combinaisons de réglages. Ott et Thierry avaient un choix assez similaire, et moi, j'étais un peu plus décalé par rapport à eux. J'ai pu tester leurs réglages, et je n'avais pas aimé."Est-ce que la préparation en essais a été bonne pour toi ?
"Je pense qu'on aurait pu faire mieux, car j'ai trouvé que la base avait trop de grip et pas assez de virages. Ça nous a peut-être handicapés pour le rallye."Comment vois-tu les rallyes asphaltes de fin d'année ?
"En Europe Centrale, ça devrait aller mieux avec des cordes, et plus de pollution sur la route. Mais au Japon par contre, dans la situation actuelle, on aura sans doute le même déficit de performances. D'ici-là, on va travailler pour améliorer ça. On a pas mal d'idées. Trouver 5 dixièmes au kilomètre pour rivaliser avec Kalle (l'écart aux Canaries ce week-end), ça me paraît compliqué, mais les 3 dixièmes avec Ogier sont jouables, je pense."Qu'as-tu pensé des pneus ?
"Niveau usure, c'était plutôt positif, et d'ailleurs, tout le monde a pris à chaque fois cinq pneus durs sans aucune contrainte pour chaque boucle. Côté négatif, on a eu un peu de surchauffe, c'était le cas de tout le monde, même chez Toyota. Seul Thierry a crevé en touchant un muret."Demain, tu prends le départ du Rali Terras d'Aboboreira en guise de préparation pour le Portugal. Comment se passe ta semaine pour l'instant ?
"Les essais se sont bien passés, c'était notre shakedown pour le rallye. Je suis vraiment très content de la voiture, avec un feeling similaire à celui de la Suède. Les spéciales sont très variées, rapides, avec parfois du dénivelé. Elles sont sans doute plus techniques que les spéciales du mondial. Ce choix d'épreuve avait été décidé en début d'année avec Thierry plutôt sur un rallye asphalte avant les Canaries, moi avant la série de rallyes terres techniques, et Ott un peu plus tard sur une autre épreuve terre.De mon côté, je préfère rouler sur un rallye comme ce week-end, plutôt que sur une journée d'essais. Déjà, ton terrain évolue de spéciale en spéciale, et en plus, tu es dans l'esprit de la course avec une grosse journée de rallye. Rien qu'au niveau des notes, le travail est plus intéressant évidemment.Pour le Portugal, on a vraiment besoin de performer. On n'a pas le choix, que ce soit pour moi, ou pour Hyundai, il faut se montrer et réagir. En Suède, ça marchait bien pour moi avec cette configuration terre, donc normalement, tout ira bien."