Mercedes, Ferrari et McLaren contre une enquête sur le crash de Perez à Monaco

Certains directeurs d’équipe estiment que la FIA ne devrait pas revenir sur le très controversé accident dont a été victime le pilote Red Bull Sergio Perez lors des qualifications du Grand Prix de Monaco en 2022. Un peu plus tôt cette saison, le Mexicain Sergio Perez a eu un accident lors de la dernière phase des qualifications sur le tracé de Monaco, ce qui a eu pour conséquence d’empêcher les pilotes d’améliorer leur temps. Cet incident aurait pu en rester là, mais après la controverse qui a émergé au Grand Prix du Brésil lorsque Max Verstappen a refusé d’échanger sa position avec son coéquipier Sergio Perez (à lire ici), des rumeurs ont suggéré que le Néerlandais a cherché à se venger parce que le Mexicain aurait délibérément crashé sa monoplace en Q3 à Monaco afin d’empêcher Max Verstappen de décrocher la pole position dans les rues de la Principauté; un scénario catégoriquement démenti par Sergio Perez à Abou Dhabi lors du dernier week-end de course. Bien que la FIA n’a dans l’immédiat aucune intention d’ouvrir une enquête officielle sur cet incident qui fait désormais partie du passé, le président de l’instance dirigeante, Mohammed Ben Sulayem a laissé entendre qu’une éventuelle enquête pourrait être lancée à l’avenir si d’autres éléments venaient étayer ces rumeurs. Interrogés pour savoir s’ils pensaient qu’une enquête devrait être lancée concernant cet incident précis, les patrons des équipes McLaren, Mercedes et Ferrari se sont montrés catégoriques, les trois hommes estimant que cette histoire faisait désormais partie du passé et qu’il valait peut-être mieux se concentrer sur l’avenir. « Je pense que l’incident de Perez s’est passé il y a déjà un certain temps, donc je pense que nous devons, en tant que sport, agir plus rapidement si nous voyons quelque chose qui doit être étudié. » a ainsi déclaré Zak Brown, PDG de McLaren. « Je pense que Monaco c’était il y a longtemps, et donc parler de Monaco ici à Abou Dhabi [ils ont été interrogés à Abou Dhabi], je pense juste que ce train a quitté la gare. » Mattia Binotto, le directeur de Ferrari, rejoint les propos de Brown et pense lui aussi qu’il « faut aller de l’avant » et ne pas revenir sur des faits qui se sont produits il y a de cela plusieurs mois : « D’abord, ce qui s’est passé à Monaco était pour nous très difficile à juger de l’extérieur. » a insisté Binotto. « Je ne pense pas que nous puissions juger et ce n’est pas nous non plus de le faire. C’est à la FIA, ils ont les données, et je suis presque sûr qu’ils ont regardé ça à l’époque, et nous devons aller de l’avant. Je pense que les choses doivent avancer comme l’a dit Zak. » « Peut-être que nous pourrions discuter de ce que nous devrions faire dans ce genre de situation, mais je ne pense pas qu’il y ait une réponse claire en ce moment. Nous avons fait le point à la Commission F1 [la dernière Commission F1 qui a eu lieu à Abou Dhabi le vendredi 18 novembre] et Zak l’a soulevé. Je ne pense pas qu’il soit nécéssaire de revenir sur ce qui s’est passé à Monaco aujourd’hui. » Même son de cloche du côté de chez Mercedes avec un Toto Wolff qui estime qu’il y a eu suffisamment de remous durant la saison avec l’équipe Red Bull au sujet du dépassement du plafond des coûts et qu’il est désormais venu le temps d’aller de l’avant. « Concernant l’incident à Monaco, nous n’avons pas les données. Monaco est toujours assez mauvais en termes de GPS. » a expliqué Wolff. « La deuxième chose c’est que je connais Sergio depuis longtemps. Un pilote mettrait-il vraiment sa voiture dans un mur et risquerait-il d’endommager sa boîte de vitesses avec la manière dont cela a été fait ? Vous pourriez vous retrouver en fond de grille avec un tel accident. » « Pour moi, si vous voulez crasher votre voiture, vous le faites d’une manière différente. Et comme l’ont dit Mattia [Binotto] et Zak [Brown], nous avons eu assez de crises de relations publiques au cours des deux dernières semaines autour de cette équipe [Red Bull] et je pense que nous n’en avons pas besoin d’une autre. » Malgré l’avis des directeurs d’équipe, c’est bien la FIA qui aura le dernier mot dans cette affaire et qui prendra la décision de lancer ou non une enquête : « S’il y a quelque chose à étudier, nous en serons plus qu’heureux. Ce que je peux dire, c’est que je ne suis pas timide ni effrayé à l’idée de lancer [une enquête] s’il y a un problème. » a déclaré le président de la FIA. « Je ne cacherai rien. je serai même le premier à lever la main et à dire s’il y a eu un problème avec la FIA.  Sinon, si je ne peux pas faire cela, vous ne vous améliorerez jamais et n’évoluerez jamais. Ça, je peux vous le garantir. » Ce ne serait pas la première fois que la FIA lancerait une enquête après coup, puisqu’en début d’année l’instance dirigeante n’avait pas hésité à lancer une enquête approfondie après le très controversé Grand Prix d’Abou Dhabi 2021, une enquête qui a d’ailleurs mené au limogeage de l’ancien directeur de course de la FIA, l’Australien Michael Masi.

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