Pourquoi Aston Martin va-t-elle perdre sa 4e place au championnat Constructeurs ?

Souvenez-vous : il y a quelques semaines, en plein milieu de la trêve estivale, nous avions pris quelques paris osés pour la fin de saison. Parmi eux, nous avions projeté qu’Aston Martin ne terminerait ni deuxième, ni troisième, ni quatrième… mais bien cinquième au championnat Constructeurs. Force est de constater qu’après les trois Grands Prix disputés depuis la reprise (Pays-Bas, Italie, Singapour), la tendance est bel et bien en défaveur de l’écurie britannique. 

Quelques chiffres : au soir du Grand Prix d’Autriche, en juillet, Aston Martin pointait à la troisième place chez les constructeurs avec 175 points. De son côté, McLaren – qui venait tout juste de décrocher son premier podium de la saison grâce à des évolutions réussies – n’avait que 29 unités à son actif. Un écart important de 146 points qui semblait alors irrattrapable…

Six manches plus tard, après le Grand Prix de Singapour, l’avance d’Aston Martin a fondu comme neige au soleil : les Verts, désormais quatrièmes et distancés par rapport à Mercedes et Ferrari, n’ont plus que 78 points de marge sur une écurie McLaren en pleine résurrection. Un total de 68 points récupérés en l’espace de six meetings, soit presque la moitié du retard déjà repris par la formation de Woking. 

Pour Aston Martin, la pression monte : tandis qu’il reste encore sept Grands Prix au calendrier, l’écurie britannique n’a pas seulement perdu pied dans la course à la deuxième place au championnat, mais se retrouve également menacée par McLaren. Et à la lecture des dernières représentations, rien ne laisse présager une amélioration de la situation. Voici pourquoi la quatrième place d’Aston Martin au championnat est en danger en quatre arguments.

  • Aston Martin joue à un contre deux

C’est probablement sur cet aspect que la différence va se faire entre Aston Martin et McLaren en cette fin de saison. D’un côté, Fernando Alonso porte presque à lui tout seul l’équipe de Silverstone avec ses 170 unités inscrites (soit 78,3% du total enregistré par Aston Martin à ce stade). Lance Stroll, lui, a son compteur bloqué à 47 depuis le GP de Belgique, avec un triste bilan de seulement trois points marqués sur les six dernières manches !

De l’autre, après un début de saison mitigé pour Lando Norris, le Britannique a retrouvé un niveau spectaculaire avec trois podiums décrochés lors des six derniers Grands Prix. Oscar Piastri a pris la mesure de son baquet en Formule 1 et aligne des performances solides depuis plusieurs week-ends, avec notamment un top 3 lors de la Course Sprint à Spa-Francorchamps.

Ensemble, le duo de chez McLaren engrange de gros points à chaque occasion qui se présente, sans commettre d’erreur. Seule exception : Monza, où les deux coéquipiers se sont accrochés, mais sans conséquence directe. Notons également qu’Oscar Piastri va également découvrir tous les prochains circuits que la F1 va visiter, à l’exception du GP d’Abou Dhabi, ce qui pourrait être préjudiciable pour les Oranges.

Si Aston Martin veut conserver sa quatrième place, il faudra absolument que Lance Stroll se mette au niveau de son coéquipier, ou a minima, au niveau pour rester dans le top 10. Malgré la défense obséquieuse de Mike Krack après son accident à Singapour, le fils du patron sera soit l’élément clé, soit l’élément perturbateur pour les Verts.

  • La dynamique est pour McLaren

Au-delà du bilan comptable depuis le Grand Prix d’Autriche, c’est une dynamique bien plus globale qui va dans le sens de McLaren depuis plusieurs courses. Évolutions, forme des pilotes, faits de course, stratégies, arrêts aux stands : le team mené par Andrea Stella a retrouvé de sa superbe et est devenu, en l’espace de quelques semaines, une écurie crédible du haut de tableau.

Interrogé sur la capacité de McLaren à revenir dans le match face à Aston Martin, Zak Brown affirme toute sa confiance auprès de son équipe. « Ce ne sera pas une mince affaire. Nous allons certainement essayer, confiait le CEO de l’écurie anglaise à Singapour. Tout ce que nous pouvons faire, c’est donner le meilleur de nous-mêmes. Nous nous sommes creusé un trou assez important au début de la saison. Depuis l’Autriche, notre équipe est beaucoup plus performante. Je pense que le temps nous le dira. Nous aurons besoin de quelques bons résultats pour combler l’écart. Mais nous allons tout donner. »

Chez Aston Martin en revanche, c’est la soupe à la grimace. D’une voiture « absolument superbe » à Bahreïn en ouverture de la saison, l’AMR23 est devenue une monoplace « inconduisible » à Singapour, pour reprendre les termes de Fernando Alonso. « C’est évident que les performances ne sont pas celles qu’il attend et auxquelles il est habitué, mais je pense que ce n’est pas grave, avait réagi Mike Krack après le Grand Prix nocturne de la péninsule Malaise. Nous voulons qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et il est normal que les sportifs réagissent de la sorte. Ce n’est donc pas un problème. » 

L’Espagnol, présent sur le podium qu’à une seule reprise sur les six derniers Grands Prix (2e à Zandvoort), commence à s’agacer, dans un contexte délicat pour Aston Martin : l’écurie vient de signer coup sur coup ses deux plus mauvaises récoltes de points de la saison (deux en Italie, aucun à Marina Bay). La formation britannique avait révélé dès le mois de juillet avoir placé ses ressources sur la campagne 2024 : un basculement amorcé bien trop tôt dans la saison ?

Aston Martin McLaren F1

Aston Martin va-t-elle résister au retour de McLaren ? © DPPI

  • Les prochains GP devraient mieux convenir à McLaren

Quinze Grands Prix terminés, sept encore à disputer. Suzuka, Losail, Austin, Mexico, Sao Paulo, Las Vegas et Yas Marina : sept circuits aux caractéristiques bien différentes. Difficile donc de donner des estimations pour savoir qui de McLaren ou d’Aston Martin sera à son avantage en cette fin de saison. 

Parmi les sept derniers rendez-vous de la saison, cinq sont considérés comme des circuits où l’appui est essentiel, et seulement deux où la vitesse de pointe sera la clé (Las Vegas et Abou Dhabi). Sur ces deux tracés, qui accueilleront les deux derniers Grands Prix de l’année, McLaren et Aston Martin devraient être plus en difficulté si l’on en juge par les récents exemples de Spa-Francorchamps et de Monza. Les deux écuries n’y ont pas inscrit beaucoup de points (20 points en cumulé pour McLaren, 16 pour Aston Martin), prouvant ainsi que les deux monoplaces britanniques ont quelques lacunes sur les pistes à faible appui.

En revanche, là où McLaren devrait tirer son épingle du jeu, ce sont sur des circuits avec des virages à haute vitesse, à savoir Suzuka, Losail et Austin. La MCL60 dans sa « version B » est une des montures les plus performantes dans les virages rapides. Aston Martin pourrait cependant revenir sur le devant de la scène au Brésil, un circuit sinueux et vallonné qui devrait bien correspondre au style de l’AMR23, meilleure sur les virages lents.

  • La concurrence s’est rapprochée d’Aston Martin

Eh oui, n’oublions pas non plus les autres adversaires d’Aston Martin ! Au-delà de Mercedes, Ferrari et McLaren, la formation anglaise doit désormais lutter face à Alpine (dans ses bons jours), et même face à Williams. Si la firme de Gaydon avait l’avantage en début de saison, le développement des uns et des autres a réduit considérablement la marge de manœuvre de l’écurie dirigée par Mike Krack.

Plus de concurrence, c’est également plus de batailles en piste pour terminer dans le top 10… et donc moins d’opportunités pour inscrire de gros points. Évidemment, McLaren devra également compter sur de rudes adversaires, mais les Oranges semblent mieux installés dans la première partie de tableau.

Alors, notre pari va-t-il se concrétiser… ou Aston Martin va-t-elle pouvoir résister au retour de McLaren ? Premier élément de réponse dès ce week-end, pour le Grand Prix du Japon, à Suzuka.

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