Prise en main Citroën C5 Aircross PHEV : l’éloge de la sérénité par Paul-Edouard Urbain

Renouveler un Best-Seller n’est jamais chose aisée… Citroën a joué la carte de la sobriété pour le restylage de son C5 Aircross. Plus anguleux, plus dynamique, le look de ce SUV du segment C est parfaitement ancré dans la mouvance du style Citroën actuel. Nous avons pu conduire récemment la version plug-in hybride de 225 chevaux sur les routes de l’arrière-pays niçois, une bonne occasion de mettre à l’épreuve cette nouveauté. La nouvelle face avant plus horizontale, avec les inserts en touche de pianos confèrent une présence marquée sur la route. Jekyll et Hide… Sur un marché dominé par les SUV, il serait facile de penser que Citroën y est aussi présent pour booster ses ventes… avec un énième engin surélevé sans prétention. Détrompez-vous ! Le C5 Aircross se démarque de la concurrence sur de nombreux points. Tout d’abord, le confort, tout simplement royal… et très Citroën. Les suspensions Progressive Hydraulic Cushions sont d’une souplesse exemplaire, avec un côté tapis volant mais le compromis tenue de route/confort se révèle remarquable. Certes, ce n’était certainement pas l’engin rêvé ni idéal pour affronter des cols de montagne mais ce C5 Aircross revu nous a bluffé. A aucun moment il ne se vautre ni ne prend des positions peu orthodoxes. Il reste parfaitement stable et enchaine les virages sans heurts, avec dextérité, même à allure soutenue. La modularité des trois sièges indépendants permets de gagner de l’espace de chargement dans le coffre. Les sièges Citroën Advanced Comfort sont un élément actif du confort à bord, avec leur mousse haute densité à mémoire de forme. Même si l’assise est des plus moelleuses, le maintien s’avère très correct. Pour un peu, on se croirait dans un salon. Les vitres feuilletées montées sur la version hybride de notre essai renforcent cette impression de cocon une fois à bord et renforcent ce petit sentiment de luxe. Puissance et économie à l’usage Notre essai concerne donc la version Plug-in Hybrid (hybride rechargeable) de 225 ch. Une puissance suffisante au regard de la masse de l’engin : 1760 kg. Cette motorisation incite à conduire calmement et jouer la carte de l’écoconduite. Selon Citroën, elle représente à elle seule pas moins de 41 % des ventes C5. Cette version PHEV illustre parfaitement le caractère serein de la voiture. Aucune vibration à déplorer, le passage de la propulsion thermique classique à la propulsion électrique se fait toujours en douceur, même lorsque la pédale d’accélérateur est fortement sollicitée. Le logo de la version hybride sur les ailes avant. Ce côté serein lié à l’électrique amène une réelle perception premium à bord. En ville ou sur routes sinueuses, il est même possible de conduire sans freiner. Le mode « B » de la boite de vitesse à 8 rapports permet d’enclencher un frein régénératif qui se révèle assez efficace à l’usage. On se prête vite au jeu de l’écoconduite sans pour autant rouler comme un escargot. Au terme de notre parcours d’essai (130 kilomètres de routes sinueuses dans les Alpes Maritimes), nous sommes parvenus à combiner une consommation électrique de 7,4 kWh/100 km et de seulement 4,5 l d’essence aux 100 km. Il nous restait même encore 2 kilomètres disponibles en mode électrique. La gestion du mode hybride permet d’atteindre 135 km/h en électrique, avec une autonomie d’environ 55 kilomètres. La recharge demande deux bonnes heures via une Wall-box. L’application My Citroën, en lien avec Free2Move) ou l’interface du système multimédia permet de moduler les temps de charges très facilement. Un connecteur de type 2 pour la recharge de la batterie se situe à l’opposé de la trappe à carburant. Mise à jour subtile Depuis son lancement en 2018, Citroën a écoulé pas moins de 325.000 C5 Aircross et s’est imposé sur le segment. Arrivé à mi- carrière, un restylage intervient donc mais tout ce qui a fait le succès du C5 Aircross est conservé. Le design est donc subtilement remis au goût du jour avec des lignes plus tendues, de nouveaux phares et feux ou encore différents appendices aérodynamiques (non factices !) bien intégrés. L’évolution se poursuit à l’intérieur, avec un nouvelle écran tactile 10 pouces qui trône au milieu du tableau de bord. Seul bémol, la résolution de la caméra de recul, insuffisante. Heureusement, la vision 360 degrés permet de compenser un peu les choses. Le combiné de bord adopte un écran 12,3 ’’ et, au passage, devient entièrement digital et personnalisable à souhait. L’affichage des flux d’énergies que la voiture utilise est un gadget plutôt sympa. Petite subtilité, la couleur de l’affichage de la vitesse change en fonction du mode de propulsion… en électrique, il est bleu  et adopte le blanc lorsque le moteur thermique officie seul. La console centrale évolue également. Elle intègre un grand espace de rangement (réfrigéré) sous l’accoudoir  ainsi qu’un chargeur QI et 2 prises USB de type A. Au passage, regrettons l’absence de ports USB C permettant une recharge plus rapide. Nous y retrouvons un nouveau sélecteur de vitesse baptisé « e-Toggle » ainsi qu’un bouton de sélection des modes de conduite : Electric, Hybrid et Sport. Le C5 Aircross c’est évidemment un engin à vocation familiale et Citroën propose des sièges arrière réglables individuellement (inclinaison du dossier et position de l’assise). Le coffre présente des formes régulières et un volume à l’avenant, même en version hybride. Sa capacité varie de 460 à 600 litres sièges rabattus. Les versions thermiques (essence et diesel en 130 ch) proposent un espace encore plus grand, entre 580 et 720 litres. Bien entendu, le Citroën C5 Aircross propose nombre d’aides à la conduite : régulateur adaptatif avec fonction Stop&Go, conduite autonome de niveau 2, alerte de franchissement de ligne… La nouvelle planche de bord est beaucoup plus ergonomique et les écrans sont d’une très bonne résolution. Tarifs raisonnables Ce C5 Aircross revu est disponible en trois motorisations (essence et diesel de 130 ch, hybride rechargeable de 225 ch combinant un moteur essence de 180 ch et une batterie de 13,2 kWh) et quatre niveaux de finition : Live (uniquement en thermique), Feel, Shine et Shine Pack. Les tarifs débutent à 29.040 € TVAC pour la version essence Live et montent à 42.930 € TVAC pour la version hybride rechargeable. A l’heure d’écrire ces lignes, différentes remises la rendent plus accessible, à 37.820 €. Différentes options sont également disponibles, à des tarifs corrects. La nouvelle signature des feux arrière 3D à LED est du plus bel effet. Certes, ce n’est pas une sportive… néanmoins, après 130 kilomètres à son volant, nous avons été conquis tant par ses qualités dynamiques et pratiques que par son esthétique, ses équipements ou encore sa qualité de finition. De quoi remettre les pendules à l’heure sur un segment où la concurrence est féroce ! (Texte : Paul-Edouard Urbain, photos : Paul-Edouard Urbain et Stellantis media)

×