Qu'est-ce qui rend le circuit de Suzuka si spécial pour les pilotes ?

Le circuit de Suzuka (Japon) est depuis sa création en 1962 un haut lieu des sports mécaniques au Pays du Soleil levant. Sa réputation n'est plus à faire, avec des morceaux de bravoure et des Grands Prix d'anthologie qui s'y sont déroulés depuis son apparition au calendrier, en 1987. Mais qu'est-ce qui rend la piste de 5,821 km si agréable à conduire pour les F1 actuelles ?

Interrogé lors d'une conférence de presse jeudi à Suzuka, Lando Norris (McLaren) pointe le danger comme facteur d'exaltation. « Le droit à l’erreur est très limité. Les conséquences sont terribles dès que vous sortez à n'importe quel endroit du circuit. Je sais que certains endroits ont changé au fil des années et qu’il y a beaucoup plus de dégagements asphaltées, comme dans le virage Spoon. »

La moindre présence de run-off en « Peut-être aussi le virage 1, mais il n’a pas beaucoup changé au fil des ans, et je pense que c’est l’un des meilleurs aspects de ce circuit. Il n’y a pas que de l’asphalte partout, il y a encore de l’herbe, il y a cette part de risque, cet élément de risque, qui est toujours authentique, qui semble toujours très naturel et qui ajoute définitivement de la valeur à la course. »

Le petit nouveau du paddock, Oscar Piastri (McLaren), a limé la piste nipponne sur ses consoles de jeu vidéo, puis dans le simulateur McLaren à l'usine de Woking. Le rookie australien a hâte de rouler « pour de vrai » à Suzuka lors des essais libres du vendredi.

À LIRE AUSSI >McLaren et Ferrari, les curiosités de Suzuka

« Je pense que n’importe quel circuit historique où il y a un peu plus de risques donne un aspect un peu plus old-school, analyse-t-il. D’une certaine manière, cela m’a rappelé mes débuts chez les juniors, sur certains circuits britanniques, où il y a beaucoup de dégâts en cas de sortie de piste. Suzuka a l'air cool, mais je suppose aussi que vous payez davantage le prix en cas d'erreur. »

Son manager, l'ancien pilote de F1 et d'Endurance Mark Webber, lui a donné un bon conseil. « De bien préparer les muscles de mon cou pour le secteur 1 ! Le vent peut également jouer un rôle énorme, surtout dans les virages à grande vitesse ; c’est une longue course, beaucoup de virages où vous mettez beaucoup d'appui dans les pneus. Alors oui, il y a beaucoup de défis. Mais votre cou est probablement l’un des plus importants. »

Cet aspect du danger, toutes proportions gardées quand on parle d'un sport où les vitesses atteintes défient les lois de la physique sur une vingtaine de Grands Prix par an, n'est pas la seule composante de la particularité de Suzuka. C'est surtout le lissage du caractère des circuits modernes qui a permis de rehausser la valeur de Suzuka.

En effet, les pistes sorties de terre depuis la fin des années 1990 et l'ère de l'architecte Hermann Tilke sont synonymes d'immenses dégagements asphaltés, d'une multiplication des virages serrées (chicanes, épingles, virages à angles droits). A contrario, Suzuka n'a quasiment pas bougé d'un iota et reste fidèle à l'idée initiale de son créateur, John Hugenholtz (dessinateur de Zolder, Jarama et Zandvoort, autant de tracés « à caractère »).

« Un circuit comme Singapour, vous n’avez pas vraiment l’impression de conduire une Formule 1, certifie d'ailleurs Alex Albon (Williams). Alors qu'à Suzuka, la vitesse dans les courbes, le fait que ce soit si serré, si étroit, qu'il y ait de l’herbe de chaque côté, la sensation de vitesse est un peu plus que ce que vous obtenez, par exemple, au Paul Ricard, donc c’est très spécial. »

The post Qu’est-ce qui rend le circuit de Suzuka si spécial pour les pilotes ? appeared first on AutoHebdo.

×