A.Fourmaux : « Un podium qui tombe au bon moment » (Acropole)

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Après deux résultats bien décevants au Portugal puis en Sardaigne, Adrien Fourmaux a cette fois tenu le coup jusqu'au bout en Grèce, s'offrant ainsi son deuxième podium de la saison après un très prometteur Monte-Carlo.

Te revoilà donc sur le podium sur l'un des rallyes les plus exigeants du calendrier. Tu dois être très satisfait et soulagé.

"Ce résultat fait forcément beaucoup de bien. C'est un rallye qui demande beaucoup de choses, de la vitesse bien sûr, mais aussi beaucoup de gestion. Tu peux vite faire une erreur, prendre une pierre et casser quelque chose. Les choix de pneus étaient compliqués aussi, car on manque encore d'expérience avec Hankook.On a eu nos problèmes pendant trois jours, mais on a pu y remédier à chaque fois sans s'affoler. Après la Sardaigne, j'avoue que j'étais assez tendu, car j'avais loupé deux bonnes occasions de faire un gros résultat. En venant ici, tu sais que tu peux avoir pas mal de soucis, donc s'en sortir comme ça, c'est très bien.En plus du profil cassant, les températures étaient très élevées cette année, et il n'est parfois pas évident de rester lucide avec la chaleur."

Tu as évoqué avoir eu pas mal de problèmes au cours du week-end. Lesquels par exemple ?

"On a eu nos lots de soucis en effet. Au niveau des suspensions ou des différentiels par exemple qui étaient fragilisés dans les parties les plus cassantes. Aussi des trucs plus bêtes et inattendus comme les vis du cric qui se sont barrées à cause des vibrations et de la chaleur. Il a fallu le réparer comme on pouvait en liaison. Sur le moment, ce n'est pas drôle, mais ça fait au moins une bonne anecdote à raconter."

Ton plus gros souci aura été finalement cette casse de suspension suite à un contact samedi matin.

"Ce choc arrive dans une zone d'ombre et il y avait une pierre cachée dans la terre et ça a tout de suite cassé le bras de suspension. On était à 3-4 km de l'arrivée, et on a bien géré le problème. Il y avait 60 km à faire sur la liaison avant de rejoindre l'assistance, et on n'avait pas vraiment le choix de réparer.On a changé le bras en 15 min, et on est arrivé seulement 2 min avant de pointer. Je suis vraiment content de la façon dont on a géré tout ça. Après le choc, on est restés vachement zen, car les écarts étaient importants, et on savait qu'on pouvait réparer et rester sur le podium. Quand tu perds 20s comme en Suède avec mon souci de casque, ce n'est pas la même chose. Ici, tu peux te permettre de perdre beaucoup de temps, sans louper un gros résultat.On était dans une bonne position à ce moment-là et notre stratégie était la bonne. Le samedi matin, Ott a envoyé vraiment très fort pour faire des différences avec Ogier. Il était important pour nous d'être là en cas de soucis pour Ott. J'aurais bien aimé être deuxième évidemment, mais ce sera une autre fois."

Sur la journée du dimanche, tu marques finalement "seulement" deux points. Tu as voulu trop assurer ?

"C'est vrai que ce dimanche a été mitigé, et on voulait faire mieux que ça. On perd 6s dans la première sur Elfyn en ne prenant aucun risque, mais on a un problème de différentiel dans le chrono suivant et j'avais alors du mal à conduire la voiture. L'équipe a tout réparé à l'assistance et on a pu conserver cette troisième place. Pour la Power Stage, je n'avais malheureusement plus de pneus tendres neufs, car je les avais utilisés la veille en prévision de la pluie qui n'est finalement pas tombée. Du coup, j'ai un pneu dur qui s'est délaminé et il fallait vraiment assurer. La tension a été énorme pendant tout le week-end, et il fallait finir sans crever."

On a beaucoup parlé des pneus ce week-end avec des plaintes de certains pilotes comme évidemment Thierry Neuville qui a subi trois crevaisons. Quel est ton avis là-dessus ?

"C'est un produit encore jeune qui demande encore du développement, mais tout n'est pas à jeter. La Grèce, c'est quand même assez extrême et Hankook avait bien travaillé sur le pneu tendre après le Kenya. Pour l'Estonie et la Finlande, on va d'ailleurs retrouver le pneu tendre d'origine qui sera plus adapté aux rallyes rapides.Du côté des choix de pneus, on a vu qu'il n'y avait pas vraiment de différences au niveau des performances. C'était plus une question d'usure ou de pneus qui pouvaient se délaminer.Pour ma part, j'ai simplement eu un décoincement après le passage d'une épingle, et aussi quelques entailles au niveau des pneus, mais pas de crevaison. Par rapport aux Pirelli, j'ai changé des petites choses au niveau de mon pilotage, mais je vais garder ça pour moi !Après les reconnaissances, il était assez facile d'identifier les parties les plus à risque pour les crevaisons. Je pense par exemple aux spéciales de Aghii Theodori et Pavliani où il fallait vraiment être en contrôle dans certaines parties, et ça s'est vu aux intermédiaires où les différences pouvaient être énormes en fonction de l'engagement que tu pouvais mettre."

Après cette série de trois rallyes cassants et exigeants, le terrain va beaucoup changer avec l'Estonie et la Finlande. Quelle sera ta préparation ?

"On est en Finlande ce soir avant de rouler demain sur notre base permanente. J'étais déjà venu ici pour la Suède, mais je n'ai pas encore roulé sur la terre. La semaine prochaine, je serai en Allemagne pour du développement sur asphalte, et je partirai ensuite en Estonie pour préparer le rallye. Je vais donc avoir pas mal de roulage pour les deux rallyes, et c'est forcément positif. (L'an passé, Adrien avait eu une seule journée d'essais pour préparer la Pologne, la Lettonie et la Finlande).En Estonie, je pense qu'il y aura Ott et les autres. Alors si j'arrive à être dans son rythme, je serai plus que satisfait !!! Franchement, je pense que je vais quand même galérer à le suivre, et il faudra essayer d'être au contact le plus possible. L'an passé, j'ai fait des podiums en Pologne et en Finlande, donc je sais que j'ai la vitesse pour faire quelque chose de bien sur ces rallyes.On va vraiment se retrouver sur des rallyes très différents des précédents. À chaque fois, ça fait un choc de se retrouver en fond de 5e avec beaucoup d'engagement à donner ! Je suis impatient d'y être."
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